Un beau vol

Denis Turina a toujours dans ses stocks un texte sympa à publier et quelques photos, c’est pour cela et plein d’autres bonnes raisons que nous apprécions au plus haut point le personnage  !

Denis à Bellegarde


Il nous raconte :

« Pour les 80 ans de leur maman, un berger des Alpes de Haute Provence a décidé de lui offrir  le survol de sa zone de pâture estivale, et d’emmener son frère qui ne connaissait pas non plus ce lieu.

Après un briefing un peu long car il s’agissait d’un premier vol pour les trois passagers, nous décollons de Tallard le 6 juin 2001 avec le Rallye 180 cv F-BRRK », « Roméo Kilo » pour les intimes, en direction des lacs de Lignin, à plus de 2.200 m d’altitude du coté de Colmars.
Maman est à coté du chauffeur, ses deux garçons sont derrière. En ce temps-là, les tablettes n’existent pas et les GPS sont réservés à une élite certaine.
La nav est donc tracée sur une carte en papier, le compas de l’avion baigne dans son pétrole et une montre est fixée à ma planchette de vol.

Quelques commentaires sur les points remarquables survolés, dans l’avion l’ambiance est au beau fixe et au dessus de 1800 m, la neige couvre encore le sol dans les vallons à l’ombre.  En m’aidant de l’aérologie, je continue de monter en me repérant sur les sommets environnants, que je montre au berger. Mis à part quelques petites taches noires, le sol est maintenant uniformément blanc et il ne reconnaît pas son décor habituel.
Arrivés au dessus de la couche de neige qui recouvre le lac au bord duquel se trouve sa cabane en pierre, je fais un grand cercle en décrivant le paysage et le berger finit par se retrouver.
Il est déçu car il ne voit pas la petite maison qu’il voulait montrer à sa famille, et surtout très inquiet car il ne sait pas jusqu’où il pourra faire monter ses brebis à la date prévue, à cause de la neige. Les camions qui les amènent de la bergerie jusqu’à Colmars sont commandés et il craint d’être obligé de commencer la pâture avant d’avoir pu rejoindre sa cabane.

Maintenant qu’il est bien repéré, je lui demande où elle se situe par rapport au lac et finalement, après un passage au dessus de quelques points noirs, nous identifions une cheminée et un morceau de toit qui dépassent.
Sa joie éclate, elle est contagieuse : – regarde maman, c’est ma maison, là juste en dessous.

Le Rallye 180cv, star des altisurfaces, quand le carburant était moins cher…

Je lui propose alors de suivre en sens inverse le chemin qu’il va emprunter à pieds depuis Colmars avec son troupeau, ses chiens et ses « patous », pour qu’il puisse se faire une idée de l’enneigement. Là, c’est lui qui tient le crachoir, en montrant à sa famille les cabanes et les pâtures de ses voisins bergers.

A la différence de l’aller où j’avais été pratiquement le seul à parler, jusqu’à l’arrivée dans le circuit de l’aérodrome, les conversations vont bon train.
Quand les passagers et l’équipage sont contents, le vol est réussi !

 

Pieter-Michel, PPL n° 4 en 2023 !

Quand Pieter-Michel est arrivé au club il y a moins de un an, je m’étais fait la réflexion qu’une force tranquille animait ce très grand jeune homme.

Pas très bavard, il en imposait par sa présence physique mais aussi par ses silences, peu fréquents dans nos contrées méditerranéennes.

il faut faire le constat qu’il ne rigolait pas, car en moins de 1 an, Pieter-Michel a obtenu son BIA avec mention, son PPL du premier coup, et cerise sur le gâteau, son Bac, je crois aussi avec une moyenne indiscutablement impressionnante!

Bravo à toi, Pieter-Michel, tout le club te félicite chaleureusement et te souhaite bonne suite dans tes études.

Bravo et merci à Jean-Yves Masse qui a formé ab-initio Pieter-Michel et à Serge pour le test!

F-HRDV : un rendez vous avec le Ciel

Bonjour à toutes et tous,

F-HRDV à l’atterrissage à LFNA. dr Elliot Adjemian

C’est bien évidemment avec un immense plaisir que nous vous annonçons l’arrivée effective de F-HRDV dans notre club, l’Aéroclub Alpin et ses 93 ans…

L’équipe de récupération à LFHS, Alain, Patrick et Epsi

Ce magnifique B23, très photographié hier lors de son arrivée sur le coup de 1615 loc à LFNA, était piloté de mains de maîtres par Patrick Le Moal et Jean-Marie « Epsi » Delacourt,  nos deux FI en charge de le ramener depuis Bourg en Bresse, après le convoyage réussi par Jeremy Roger depuis LKKU Kunovice, très loin à l’est de la République Tchèque, et ce malgré des conditions météo plus que moyennes.

Après l’atterrissage des convoyeurs de FI Alain et François sur l’IU, le « kiss » de Patrick sur la 20 revêtue laisse, nous l’espérons tous évidemment, augurer de nombreuses heures de vol aux commandes de ce bel objet volant dorénavant identifié.

F-HRDV en patrouille avec F-BTZP vénérable DR400, 2023-1973= 50ans les séparent !

Et comme une passation de témoin, ZP , avec Daniel et Serge, venu accueillir en vol sur le point Novembre DV, a salué l’atterrissage du B23 par un passage « bas rapide » dans la grande tradition des hommages aéronautiques. 50 années
séparent ces deux avions…

Quelques fidèles avaient pu se libérer en semaine pour accueillir comme il se doit DV, attendant impatiemment son arrivée, membres du club bien sûr et les investisseurs dans ce projet devenu réalité !

Robert Huet, Denis Turina et Uta Scotto bien présents pour fêter « leur avion », à l’immatriculation constituée de leurs initiales abréviatives RDV, pour saluer ce RenDez-Vous avec le Ciel !

RDV: Robert Huet, Denis Turina et Uta « Vincent » Scotto

Ce projet remontait à un peu plus d’un an lorsque Bruno, Denis, Serge et François étaient montés à bord d’un Bristell XL8 ULM venu d’Annecy, et qu’ils se sont dit…   « et pourquoi pas? ».

La petite histoire de l’achat de DV retiendra tout d’abord des rencontres, multiples, des professionnels de l’aviation générale, des constructeurs, des clubs, un journaliste Jean-Marie Urlacher qui nous a écouté et aidé à définir nos besoins, et la mise en place d’une procédure de sélection, longue,  pour décider de la machine parmi 15 ou 16 présélectionnées puis tester les 3/4 envisageables, puis monter le dossier financier…Pas le droit à l’erreur…

Et enfin, l’engagement vers le B23 qui nous semblait le plus à même de réunir les qualités d’un avion d’école moderne, propre à attirer les jeunes futurs pilotes pros mais aussi relancer l’envie de piloter chez nos membres. Un avion aussi susceptible de changer le modèle économique forcement compliqué des clubs et de changer la vision d’une aéronautique polluante et bruyante.

Toute première photo en vol de DV en transit dans la vallée du Drac

l’aéroclub est désormais locataire de DV, et un immense merci aux 24 adhérents qui ont permis le préfinancement de l’avion. A nous dorénavant de réussir la mise en ligne de cette belle machine et ce, dans les meilleures conditions de sécurité d’abord, mais aussi de plaisir !

Une inauguration officielle se profile très bientôt, conjointement au Challenge Scotto Turina.

À très bientôt donc !

Amitiés.

2023 : premier PPL !

Le club démarre l’année en fanfare, avec deux lâchers récents, Kelly et Julien comme on l’a vu par ailleurs, une qualification « vol de nuit » depuis quelques jours ( Bien joué, Serge!)  et surtout un premier brevet, réussi par Bertrand Demont !

Félicitations, Bertrand ! plein de jolis vols ( toujours prudents) sur nos Alpes !

Plutôt que de longs discours inutiles, laissons parler Bertrand :

Il faut de tout pour une licence de pilote. L‘Aéroclub Alpin tient une bonne recette.
Par Bertrand Demont.

« Elles sont nombreuses les raisons pour apprendre à piloter au sein de l‘Aéroclub Alpin.
Avant tout, le cadre exceptionnel des Hautes Alpes, qui permet de piloter aux quatre saisons. Avec à Gap Tallard un aérodrome de première classe aux activités diverses et dont l’espace aérien est orchestré par une tour alerte et bienveillante – merci aux agents AFIS !

Mais aussi, un aéroclub actif avec l’Aéroclub Alpin, dont l’association est staffée par des instructeurs et membres qui mêlent expérience, technicité et une personnalité engageante.

Enfin, des vénérables DR400 qui certes approchent leur fin de vie, mais dont la succession est assurée et qui restent de belles machines pour
l’apprentissage.
Depuis mon premier vol avec Serge Boichot en septembre 2021 jusqu’à l’obtention de la licence le 8 février dernier, cet environnement a efficacement alimenté le plaisir d’apprendre et travailler pour obtenir la qualif PPL.

Un sésame qui n’ouvre que la première porte d’un vaste univers du vol où
d’autres apprentissages m’attendent. Dans cet univers je m’attends à retrouver Benjamin Latmiral, mon instructeur PPL principal dont la disponibilité, l’écoute et les conseils ont été clés pour maintenir
une progression constante vers la présentation à l’examen.

Je m’attends aussi à retrouver d’autres instructeurs de l’ACA, ainsi que François Grange son président qui, de concert avec Serge et avec le
soutien des membres, fait vivre et évoluer l’association dans un monde aéronautique changeant. Les échanges plutôt nourris et la communication bienveillante au sein de l’association sont des armes indispensables pour que l’aéroclub surmonte les difficultés rencontrées par tant de clubs au sujet des
coûts opératoires, de la règlementation toujours plus exigeante, de l’acceptabilité de l’activité ou de l’intérêt des particuliers.

Il fait bon apprendre à piloter au sein de l’ACA, et il fait bon voler dans les Hautes-Alpes. Nul doute que les prochaines années présenteront autant d’opportunités que de difficultés à surmonter. Pour ma part, je me réjouis des vols et apprentissages à venir dans notre belle région.
Merci à Serge, François, Benjamin, Livio et les membres de l’aéroclub pour leur conseils et échanges amicaux au cours de ma formation. « 

 

PPL : deux nouveaux brevetés cet été! !

A l’aéroclub alpin, le rythme des brevets suit une courbe inversement proportionnelle à la vitesse de parution des news par votre rédacteur…et c’est tant mieux!

Oui, cette année voit encore de nouveaux pilotes brevetés dans notre club quasi centenaire, deux jeunes hommes dans la vingtaine triomphante, aidés par un mental à toute épreuve et des connaissances techniques sûres.

Ils ont tous deux commencé par obtenir le précieux BIA ( Brevet d’Information Aéronautique) auquel l’ac alpin prépare au sein du collège Mauzan à Gap, mais deux parcours PPL un peu différents, Mathias a commencé pendant les épisodes covid et son parcours étudiant l’a éloigné quelques temps. De son coté, Maxime  a réalisé un cursus express.

amphi cabine…masqué !

Mathias Quelin, formé par Jean-Pierre Antonpietri, Benjamin Latmiral et Livio Pouliquen ( triplette de choc ! ) et testé par Serge Boichot , se destine à une carrière d’ingénieur dans l’aéronautique ou le spatial.  A n’en pas douter que intégrer Polytechnique cette année lui ouvrira quelques portes ! Actuellement, Mathias est marin dans la Royale, en stage militaire de première année.

Dernier conseil avant décollage

« Pour mes impressions sur la formation PPL, c’est beaucoup de positif au niveau de l’aéroclub, j’ai eu des supers FI, le fait d’avoir plusieurs points de vue sur différentes questions m’a aidé a changer
de perspective. J’en garde de beaux souvenirs. La formation en elle
même et aussi intéressante en dehors du domaine aéronautique puisque
elle apprend a gérer plusieurs taches à la fois et à garder son calme
dans des situations stressantes. »

 

 

 

Photo rare…il ne pleut pas souvent à Tallard !

Maxime Michel, étudiant à Polyaéro à Tallard ( coté Echo de la piste …) a eu principalement Serge Boichot  en FI, testé par Frederic Louette.

« J’ai débuté mon PPL mi-février 2022 avec Serge comme instructeur. Ensuite, les vols se sont enchainés assez vite (entre 2 et 4 vols par semaine) car j’avais comme objectif d’obtenir mon PPL à la fin de mon année scolaire et au minimum horaire (45h).

J’ai effectué mon lâcher solo le 27 mars après 9H30 de « double commande », un moment inoubliable ! Serge n’a pas été le seul instructeur avec lequel j’ai volé. Benjamin, Livio et Jean-Pierre m’ont accompagné et fait profiter de leurs savoirs pour mener à bien ma formation.

La formation en vol se poursuit tranquillement. J’ai passé mon épreuve théorique le 3 juin 2022 après environ 2 mois de révision intensive.

Entre temps, quelques aléas sont arrivés. Le transpondeur du ET est tombé en panne au retour de ma triangulaire avec Serge et le ZP était bloqué en visite 500H durant le mois d’août. Au final, ma formation aura pris environ 3 semaines de retard.

ciel de jour de test

Vient le jour du test, le mercredi 21 septembre. Le test prévoit une navigation vers Avignon, ensuite direction Aix et retour sur Gap avec un déroutement au milieu. J’étais assez stressé durant le briefing au sol mais une fois dans l’avion, je me suis détendu et concentré. La branche vers Avignon se passe sans accro mise à part une erreur de fréquence radio vite corrigée. Dans la branche entre Avignon et Aix je me déroute vers Vinon où je ferais un peu de mania (PTE, panne moteur, etc…). Retour vers Gap, pour finir, je fais un atterrissage court sur la mini piste.

Une fois au parking l’examinateur me dit « Et bien voilà tu es pilote privé ». Les objectifs fixés au début sont presque tenus : PPL obtenu en septembre et 46h de formation au total.

Dans le futur, j’ai pour projet de réaliser mon rêve gosse, être pilote professionnel. J’espère débuter ma formation ATPL en Mars 2023 et entre temps, commencer mon murissement.

Pour conclure, je suis vraiment très fier d’avoir obtenu mon PPL à l’Aéroclub Alpin. Cela aura demandé des heures de travail et de la patience mais la finalité en vaut largement le coût ! »

Félicitations à tous les deux , ainsi qu’à vos instructeurs et testeurs !

Soyez toujours précis et prudents ! Et revenez voler de temps en temps à Tallard et à l’ACA où vous serez toujours les bienvenus pour nous raconter vos aventures !

ACA Airlines : Vol FGEIU sur Strasbourg !

J’entends parfois que certains doutent de l’intérêt, de l’utilité de l’aviation générale, voire de l’Aviation tout court…Sans faire de grands discours bien futiles par les temps qui courent, cette vidéo, toute en légèreté, apporte de l’eau à nos moulins, ou de l’air à nos ailes…

On y retrouve des paysages magnifiques, des lacs, des montagnes sublimées par ce ciel pré-automnal, des nuages de toutes sortes, des villes et des campagnes, même une mer intérieure. On y trouve aussi la maitrise d’une technique pas si ancienne (KittyHawk, The Flyer, Orville Wright 1903…) qui a contribué à rapprocher les peuples, souvent. On y voit aussi le partage d’un savoir, rien n’est aussi atypique que cet apprentissage permanent, tout en contrôle et re contrôle, en solo, ou ici en équipage.

Et c’est aussi et surtout une histoire d’amitié, de convivialité, avant d’être une histoire de technique.

Alors laissons les enfants ( et les un peu plus grands) rêver à l’Aviation !

Bon vol Tallard-Strasbourg-Tallard , à bord de F-GEIU, vénérable DR400 de l’AC Alpin, et merci à Paul, Daniel et Serge !

https://youtu.be/p5wZs_mxClM

Ahhh….Vive le printemps !

L’arrivée des beaux jours et des températures plus clémentes me fait systématiquement penser au retour des mouches et autres moustiques, envahisseurs de nos bords d’attaque aile/profondeur et hélice…oui, un long combat pour que nos pilotes et élève-pilotes accomplissent cette petite tâche rituelle post-atterrissage afin de préserver les surfaces de nos vieux (et jeunes) coucous !

Mais si il y a bien un retour que nous apprécions aussi, en club, c’est le retour des lâchers  solo ! Preuve du dynamisme d’un club, c’est aussi la première étape essentielle à la formation. Pas de lâcher…pas de futur brevet…ça paraît évident mais ce passage dans la grande famille du pilote seul à bord est incontournable. Depuis janvier, nous en étions déjà, à l’ACA,  à deux lâcher ( et un PPL au passage , n’est ce pas Sylvie Anne? ) et la semaine du printemps a vu arriver deux nouveaux lâchers ! Luxe !

Sidonie et Axel

C’est Axel Zawadzki-Rodrigues qui ouvra le bal, vendredi 25/3,  lâché en plein air par Sidonie Ohlmann ! 21 ans et no stress pour Axel « J’étais très  concentré ce qui m’a permis de faire abstraction du fait d’être tout seul à  bord et super content au touché des roues…et fier d’avoir réussi mon arrondi ! » . Son rêve serait de faire un grand tour de France en avion, voire un peu plus loin aussi…

Puis Serge enchaîna dimanche 27, dés l’aurore, avec Maxime Michel !

Lâcher « standard » pour Maxime : « Après avoir fait 3 tours de piste avec Serge  en 20 principale et 20 herbe, en se dirigeant vers le club, il me dit, tu me déposes et tu repars pour un tour de piste seul !… L’appréhension  commence  un peu à monter, je fais les tests radio avec Serge et je contacte l’afis en m’annonçant fièrement ‘Fox Écho Tango solo…’ . Le roulage se passe sans souci. Je m’aligne et décolle piste 20 principale…la concentration prend le pas sur l’appréhension et je continue ma montée jusque 2700’. Vent arrière puis base et me voilà en finale 20 alors qu’un Cessna Caravan largueur de paras maintient au point d’attente. En courte finale, Serge me signale « un peu rapide », en effet 130 au lieu de 120, je réduis les gaz, arrondis puis le train principal touche  gentiment … je freine et dégage à Charlie. Alors que je roule vers le club, le sentiment de fierté commence à apparaître…  j’ouvre la verrière et Serge vient me taper la main en me disant Bravo ! »

Nous retrouvons dans les témoignages de ces deux sympathiques et discrets gaillards tout ce qui fait le charme de ces moments inoubliables… une formation assidue, un moment vécu comme une étape mais avec un sentiment de fierté très légitime. Soyons clairs, ce lâcher est un immense moment, tellement fantasmé, rêvé, puis approché et enfin réalisé ! Ce sont des heures de travail pour quelques minutes intenses.

Ils ont échappé au water salute traditionnel de l’Aca,  (cf autres textes ) mais ils n’échapperont à nous réunir autour d’un verre de l’amitié…

Axel et Maxime ont un point commun, celui d’être élèves à l’institut de formation POLYAERO, sise sur la commune de Tallard, juste de l’autre côté de la piste 20/02 ! En troisième année de formation ‘maintenance des aéronefs’ licence pro « Métier de l’Industrie Aéronautique » , ils ont coupé à travers le champ…d’aviation de Tallard pour venir se former à l’aéroclub alpin  ! Merci de votre confiance et pleine réussite dans vos études d’abord et prochaine étape, la première nav solo… encore un grand moment à venir !

Un dernier mot, oui, votre rédacteur est toujours trop bavard…Maxime a croisé dimanche Robert Huet, dont vous avez lu les aventures au fil des années.

 

Robert, lâché en 1958, premier vol à l’Aca en 63… Maxime, lâché en 2022…ce club quasi centenaire, c’est une histoire de passion et de transmission…

Allez, vive le printemps !

Et à la Chasse…bordel !

Ça y est…Vous vous êtes dit en lisant ce titre, « admin » a fondu un plomb…autrement dit, le rédacteur naturellement bienveillant et aimable de la plupart de ces pages a perdu la raison, ou, est devenu partisan des reportages de milieu de nuit télévisés. Non, pas du tout ! C’est juste un cri du cœur pour une balade dominicale récente au Musée Européen de l’Aviation de Chasse , installé sur l’aérodrome de Montélimar. Capitale internationale du nougat, mais aussi lieu d’un extraordinaire musée consacré depuis 35 ans à la rénovation et l’exposition de « pointus » et autres « fers à souder » ayant servis en France ou ailleurs. Lorsque Serge me convoque d’office ( « tu paies une branche et je paie le resto ! ) il y a quelques jours pour l’accompagner avec Denis Turina, je saute sur l’occasion de visiter, enfin ! , ce musée ! Denis est le guide rêvé car ancien de l’Armée de l’Air, pilote sur F100 et Mirage III entre autres, accessoirement trois fois éjecté… et écrivain de ses aventures. https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/04/21/denis-turina-ex-pilote-de-chasse-raconte-ses-trois-ejections-de-jets-dans-un-livre

Nav, notam, fuel, la météo est nickel, Denis nous balade entre Buech et Drome, quelques cumulus juste histoire de dire, à peine un peu de vent en vallée du Rhône, et d’un coup de F-GEIU,

Denis en dernier virage à LFL

 

 

Serge, en bon FI attentionné, regardant l’atterrissage de son frère Nicolas..

nous voilà retrouvant deux DA40 de l’aéroclub de l’Hérault et son président !

La pause déjeuner à l’Air Escale, bonne adresse contiguë au musée, pour faire connaissance et en route pour les 25000m2 d’expo, 66 avions de chasse et d’entrainement nous attendent.

Un T33 nous accueille, puis un Stampe, et déjà des centaines de maquettes…nous sommes dans l’ambiance !

Denis commente, les questions affluent au fil des découvertes, il faudrait deux jours pour tout explorer mais le choc est là, jeunes et moins jeunes, nous ouvrons nos yeux et oreilles , transportés aux commandes d’un magnifique Dak, F104 Starfighter ( Ahhhh le zinc de Chuck Yeager dans l’Etoffe des héros…tout métal) ou une ribambelle de « III », quelques « 2000 », un somptueux « IV » et tant d’autres…Assez parlé, quelques photos pour vous convaincre d’aller visiter cet endroit magique !

Un III S, Suisse, avec ses plans « canard » pour commencer
Les marins ne sont pas oublié, Vought F8 Crusader
Au cœur d’une tuyère
Un monstre au service de la dissuasion française.
Denis dans la fosse sous le IV
Les deux Snecma Atar du Mirage IV
Une fratrie sous une légende
Bréguet BR 1050 Alizé
Dassault Mirage 2000
Le groupe sous le soleil, au pied d’un Mirage III C, de la 10iéme Escadre, qui était basée à Creil.
Dassault Mirage F1

Dassault Dornier Alphajet
Embraer Emb312 Tucano
Admin au côté d’un Socata TB30 Epsilon, piloté dans une autre vie…
Sud-Aviation SE210 Caravelle
Cockpit de Caravalle, paradis des pendules potars et interrupteurs…
Père et fils en vol dans la Caravelle
Douglas C47 Skytrain, version militaire du DC3 Dakota
Dérive de Mystère IV, Dassault. Le dogue, insigne d’une escadrille du 3/12 Cornouailles.
Mirage III RS, pour reco suisse, avec le bâti des caméras ouvert sous le nez.
Dassault MD-450 Ouragan mod. PAF
Lockheed F104 Starfighter
Le petit dernier bichonné, un Mirage IIIE, 1200h pour Denis…

 

 

Et des milliers de pièces diverses, sièges éjectables, radios, réacteurs, réservoirs supplémentaires, armements…des maquettes par centaines…une boutique pour ramener un souvenir…

Pour terminer, revenons au titre, les fanas auront bien sûr reconnu la célèbre exclamation  finale de la non moins célèbre tirade de l’aviation de chasse, le Peel off, interprétée très différemment d’un escadron à un autre, d’un moment à un autre, sur toutes les bases françaises et opex compris…rite convivial, éternel… Oui, je sais, la chasse, ce n’est pas forcément la reco, ou d’autres spécialités tactiques ou stratégiques, donc pardon pour cette simplification…. quoique qu’il en soit, « Vos gueules là-dedans…! Le verre dans la main gauche, la main droite sur le cœur… »

Bravo aux passionnés de ce musée , merci Denis et Serge, et à très vite à Montélimar !

Vol Hibou India Uniform, en approche de vos installations…

On vous parle souvent de l’Ecole des Hiboux dans ces pages, forcément, car créée au sein du club ! Un qualifié par-ci, un instructeur par-là…quelques tours en double histoire de se refaire la main après un été consacré aux apéros , l’hiver est plus propice car la nuit aéro plus longue aussi.

Et puis un jour, on voit le président de notre club, Alain Bondon, vous attendre au retour de votre vol en fin d’après midi, l’oeil vif, la question sans détour, « t’as refuelé ? » , on se dit qu’on a bien fait de s’arrêter à la pompe… et on commence à se douter que le boss part se promener de nuit.

 

 

 

 

 

 

 

Bref, laissons Alain nous narrer ses aventures nocturnes :

« Pour faire plaisir à ma compagne, je souhaitais lui offrir ce que je considère, à mes yeux, comme le vol le plus émotionnel que l’on puisse effectuer, tant au niveau du pilotage que de la vision du monde extérieur, un Vol de Nuit.

Ce 6 Mars 2022, j’avais donc programmé un vol vers Valence et Avignon, à défaut de pouvoir voyager vers le sud compte tenu de la météo. Il s’agissait de ma première vrai navigation « solo », après de multiples vols accompagné de notre Chef Pilote. Mesurant la tâche qui m’attendais, j’avais pris le soin de multiplier les mesures de sécurité (emport de 3 GPS, VHF portable bien que notre avion dispose déjà de 2 radios…..) ce qui ne fût pas inutile.

Vérification de l’avion sous toutes les coutures, à tel point que j’en oubliais de couper la batterie après les essais. Le flash de l’anti-collision permit de réparer cet oubli rapidement.
Départ à la limite de l’heure nocturne (ce qui sous-entend qu’en cas de problème on ne doit pas se reposer à Tallard).
Après la première check après décollage, je m’aperçois que la navigation affichée sur ma tablette ne bouge pas. Ça commence mal mais je me dis qu’en prenant de l’altitude, ça va finir par arriver. Que nenni ! Je m’escrime à manipuler GPS et tablette, rien n’y fait, l’avion de « Mach 7 » reste scotché à Tallard. Pas grave, j’essaie de garder le cap sur MTL tout en continuant à progresser en altitude pour éviter les reliefs, il fait de plus en plus noir (c’est une nuit pratiquement sans lune) et je m’aperçois, qu’un vent du nord me dévie de ma route initiale (merci les feux au sommet du Ventoux).

Je laisse donc tomber la tablette et me préoccupe d’allumer l’un de mes GPS de secours, un « GO TO « vers VALENCE me paraissant être la solution à mes problèmes lorsque j’aurais atteint la Vallée du Rhône. Pendant ce temps je pris également contact avec le contrôle de Provence.
Ma compagne, qui avait conscience des difficultés que je subissais, affichait un calme imperturbable et m’aidait, autant qu’elle pouvait (manipulations, éclairage…).
Arrivé du côté de Montélimar, je regarde machinalement ma tablette et, oh miracle, la navigation affichée fonctionnait. Je poursuivais donc avec cet instrument.
Décidé à faire un « touché » à Valence, j’en informais le contrôleur de Lyon qui autorisa la manoeuvre bien que je n’avais prévu qu’un seul plan de vol. A ma demande, le PCL illumina la piste et le miracle s’accomplit une nouvelle fois : celui qui n’a jamais atterri de nuit ne peut pas comprendre l’émotion que l’on ressent à cette occasion…
Le trajet vers Avignon ne présenta aucune difficulté. Nous avons pu admirer le long serpent lumineux des voitures sur l’autoroute. Le contrôleur d’Avignon, visiblement désœuvré, mais n’ayant pas l’intention de poursuivre notre relation trop longtemps, m’a demandé de faire une arrivée directe sur la vent arrière de la 35 (la vision de la piste à cet instant est quasi nulle).           Connaissant déjà les lieux, je n’ai eu aucune difficulté dans l’approche).
Nouvelle belle émotion en finale avec, quand même, un vent de 13 noeuds.

Seul au parking, je dus néanmoins tournoyer pour trouver un emplacement qui convienne au contrôle. Même de jour, le lendemain, je n’ai toujours pas compris le marquage au sol.

Avignon by night

Cette petite histoire, je vous la confie pour que vous sachiez que le Vol de Nuit c’est, à chaque fois, une expérience inoubliable. Mais c’est aussi beaucoup de travail, absorbé par la passion, que l’on ne perçoit pas forcément lorsqu’on voyage avec un instructeur comme Serge Boichot. Avec Serge, tout nous paraît simple, tout est beau, on en profite un maximum. Alors, n ‘hésitez pas pour vous faire plaisir, partez avez Serge, partez ensuite avec un autre pilote qualifié nuit et si vous vous sentez bien aguerri, lancez-vous seul.

A chaque fois, si vous êtes bien imprégné des exigences du Vol de Nuit, vous vivrez des instants mémorables. »

Tout est dit ! Félicitations, Alain pour ce premier solo de nuit !

Et n’hésitez pas à venir découvrir l’Ecole des Hiboux !

Ma première nav solo…récits des membres du club ! #3

Dans la série « première nav solo » , Jean-François,  l’instigateur involontaire de cette rubrique , nous raconte son vol ! Après St Flour, découvrons Valence, par une météo guère plus engageante…

« En ce jour de grâce du 13 Janvier 2022, un élève d’une excellentissime pilote instructeur(e) de l’ACA ( Sidonie, ndlr) est autorisé au départ de sa première nav solo…

LFLU, me voilà…

Enfin, après un briefing d’une heure et demi et un bon coup de stress quand à ma consommation en l’air, je pars serein avec le plein… (Oui, une heure et demi de briefing…! C’est parce que je le vaux bien…)

Ma première partie est plutôt agréable. Ma béatitude est encore plus grande à l’approche du sud du Massif du Vercors qui me prévient que les choses vont se gâter. Effectivement, Die est légèrement embrumé. A la radio, un pilote qui vient de décoller du Versoud (Grenoble pour les nouveaux) annonce qu’il va faire demi-tour. Le SIV de Lyon lui avait annoncé un « Overcast » sur sa destination.

Je vois dans ma ligne de mire un joli manteau blanc… Mais il n’était pas posé sur la montagne ! Il avait été oublié par le vent dans la vallée du Rhône. Donc, décision à prendre…

Je demande la situation à Lyon. Pour eux, c’est praticable. Mais ils n’ont pas de jumelles qui portent aussi loin… Je passe donc avec Valence-Chabeuil qui me donne un plafond à 2000ft. Ça tombe bien, le tour de piste est à 1500 (lol).

J’ai la barre rocheuse dessous, et Chabeuil se dévoile. Un trou. Il est assez large pour y faire une descente en sécurité… Je me dis que si j’ai loupé le point tournant, je n’ai qu’à stopper la descente et remonter dans le même temps. Donc j’annonce que je prends le trou à la radio avec Lyon et repasse avec LFLU dans la foulée pour leur annoncer mon arrivée. La couche est passée mais la piste n’est pas encore visible. Sachant que j’avais Chabeuil au sud de ma position, l’aérodrome n’était pas loin. J’ai la fâcheuse habitude de m’attendre à être sur l’objectif plus rapidement que je ne le suis réellement. Défaut du pilote sur simulateur je pense. On met pause, on accélère le temps et on reprend… Là, c’est la vraie vie. Celle que l’on apprécie et qui nous rappelle que le temps est très subjectif. Surtout lorsqu’on est entrain de s’envoyer en l’air…

La vent-arrière et le posé-pas-cassé ! Même le PAPI m’a dit que c’était bon ! Alors j’ai suivi ses dires…

Là, maintenant, petit passage au comptoir et aux toilettes ; il faut bien comprendre que même si on passe dans un trou plus gros que celui d’une souris (adepte du rugby vous me comprendrez), on transpire quand même.

Voilà ma première étape finalisée ! Ha bah oui, il faut rentrer. D’ailleurs, si du dessus, on ne voit pas le sol, de dessous, le ciel est quand même bleu !

Alignement et décollage sur invitation personnelle de la tour (ça claque quand même…).

Reprise de la nav en direction d’Aubenasson. Plus on monte, moins on voit le sol… Pas Glop, Pas Glop !

Mais les temps de reports bien pris, le directionnel et le compas bien synchronisés. Et Aubenasson se devine. Oui, parce qu’il y a toujours ce voile translucide entre mon avion et le sol.

Reste plus qu’à reprendre ma route en direction de LFNA. Tranquillement, en appréciant le bleu du ciel et la vue des massifs qui reprennent leurs vraies couleurs.

Re-vent-arrière, et de nouveau un posé-pas-cassé… J’aime bien cette finale. Courte mais suffisante !

Bon, après, c’est un débriefing. Tout aussi long que celui de départ ! C’est que je dois bien aimer parler ! Ou alors que j’ai beaucoup apprécié me retrouver seul pour la première fois dans un environnement que mon instructeur(e) m’a autorisé à aller côtoyer ! Bref je parle je parle…

Mais, on est bien mieux en l’air ! »

 

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