Ader, les frères Wright, Blériot, Santos-Dumont, Guynemer, Nungesser, Fonck, puis Latécoère, Daurat, Mermoz, Maryse Bastié, Hélène Boucher, l’Aéropostale, Guillaumet, Amélia Earhart, Saint Ex, Clostermann… Pour les passionnés d’aéronautique et de la grande Histoire de l’Aviation, tous ces noms vont rappeler une lecture, un choc, une image vieillie imprimée sur un papier de qualité médiocre, une histoire, un parcours unique, un destin. Mais pour le grand public, un seul émergera finalement. Antoine de Saint Exupéry bien sûr. Saint Ex, dont la vie romanesque était aussi connue que ses publications, mondialement éditées sur de très grands tirages. « Le petit Prince », traduit dans des centaines de langues et dialectes (selon Wikipédia, juste après la Bible…) » Vol de Nuit » » Courrier Sud » » Pilote de Guerre » …
Quel rapport entre Saint Ex et le meeting de Tallard ? Où veut-il nous emmener, ce rédacteur d’aéroclub ? C’est tout simple !
Béatrice, Serge, Marcus et moi dinions au DZ, taverne locale de LFNA, où nous sommes toujours très bien reçus, l’avant-veille du meeting de Tallard, et à quelques mètres de notre table, un couple, et un flash, un souvenir… Vous savez, du style, mais je le connais, celui-là… Une connaissance pro ? Un ami perdu de vue ? Un pilote croisé sur un terrain ? Un prof oublié ? puis les neurones se mettent en route : DZ, aérodrome, meeting, présentateur, lecture, Aviasport, journaliste, La Ferté, Pégase (mais pourquoi la France, berceau de l’aviation et acteur majeur de l’industrie aéronautique et spatiale, n’aurait-elle pas une émission aéronautique sur une grande chaine nationale ????) , un Lockheed Electra brillant comme un sou neuf (Ahhh… Amélia, où es-tu ? pardon, je ne suis toujours pas remis de sa disparition inexpliquée, depuis la lecture du livre « Amelia Earhart » à mes 12 ans !).
» – Dis voir, Serge, retourne toi discrètement, mais ne serait-ce pas Bernard Chabbert derrière toi… ? – Possible…Oui, très possible… – Ce serait cool de lui demander un autographe… – Heu… Oui, clair… ben vas-y, toi ! – Bah, il est tranquille en train de dîner. »
Et à me jeter entre les tables, le cœur battant telle une groupie, à 54 ans… » -Pardon, Bonsoir Madame, Monsieur, ne seriez vous pas Bernard Chabbert ? – Totalement ! » me répond-il, avec un grand sourire.
C’est simple, non ?, les rencontres avec les gens intelligents. Et Mr Chabbert de se retrouver 24h plus tard dans les locaux de l’aéroclub alpin, créé le 6 Aout 1930, (entre Courrier Sud 1929 et Vol de Nuit 1931) situé rue Pierre-Georges Latécoère ( ! ) la veille du meeting, pour signer notre livre d’or.
Bernard Chabbert, la voie des meetings, un ton poétique, surfant sur les évolutions pas moins poétiques de certaines lentes machines biplans, rebondissant sur la furie des jets pour nous emmener loin dans le temps, celui des faucheurs de marguerites, celui de pionniers qui devaient faire passer le courrier quoiqu’il en coûte, une passion que nos vieux DR400 à hélice et moteur à explosion transmettent depuis des décennies à de jeunes et moins jeunes élèves, grâce aux bénévoles en aéroclub…
Alors, me direz vous, le rapport avec Saint Ex ?
Le rapport ? une passion pour ce pilote-auteur de génie, si bien raconté dans cette biographie illustrée, accompagné au dessin par le très doué Romain Hugault, aux planches » grand format » si vraies.
Un grand merci, Mr Chabbert, de ce court passage dans notre hangar, de cet échange informel, on se dit bonjour et on trouve plein d’histoires à se raconter.