Vincent Scotto di Vettimo nous a quitté il y a peu. Cette nouvelle a bouleversé le club où Vincent était si apprécié. Nous vous proposons de lui rendre hommage au travers de quelques pensées et souvenirs.
Alain Bondon, le président de l’Aéroclub Alpin, s’était exprimé au cours de la cérémonie, le jeudi 27 Novembre 2021, à Gap.
» Salut Vincent, salut l’ami,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour toi, amicalement, fraternellement car pour toi l’amitié, la fraternité ne sont pas de simples mots, ce sont des valeurs coutumières dont tu faisais usage. Tes qualités humaines ne s’arrêtent pas là. tous les élèves qui t’ont été confiés peuvent en temoigner : Vincent sait être patient, nous écouter, nous conduire là où nous devons aller…
Il est vrai que son expérience aéronautique lui conférait une parfaite maitrise de la discipline à laquelle il apportait des compétences pédagogiques incontestables. Chevalier de l’Ordre National du Mérite, titulaire de la médaille de l’Aéronautique, il totalisait plus de 12000 heures de vol.
Entrée dans l’Armée de l’Air en 1952, il obtint son brevet de pilote de chasse 3 ans plus tard…au Canada. Il fut l’un des tous premiers à voler sur Mirage, prestigieux avion de l’epoque.
Je ne m’étendrais pas sur ses compétences techniques, qui ont fait de lui un pilote et un instructeur hors pair. Son parcours en est le témoignage. Chef Pilote de l’Aéroclub Alpin à partir de 1990, il a mis ses qualités au service de notre communauté pour le plus grand bonheur des nombreux pilotes qu’il a formés et qui lui vouent une éternelle reconnaissance.
Personnellement, en arrivant à Gap, j’ai découvert l’homme qui m’a fait connaître le vol en montagne. En provenance du Berry, là où la montagne la plus proche ressemble aux coteaux de Sancerre, j’ai tout de suite pensé que j’avais affaire à un autre type de pilote que ceux que j’avais connus jusque là. Et Vincent avait cette faculté de vous mettre immédiatement à l’aise pour surmonter ce que l’on pouvait éprouver comme difficulté majeure. Je me fais d’ailleurs l’interprète de tous les pilotes de montagne, réunis autour de l’ASVM et de l’AFPM, associations auxquelles Vincent adhérait, pour saluer son engagement auprès de ces institutions.
Je me souviens de l’un ses nombreux élèves, polonais, issu de la Légion Etrangère, qui avait obtenu une bourse de reconversion pour passer le brevet de pilote afin de pouvoir rejoindre son pays d’origine avec un bagage significatif. Vincent l’a pris en charge, sans aucun état d’âme, pour mener à bien son objectif qu’il voulait réaliser en quelques mois avant de rejoindre sa famille. Il a réussit bien entendu et il pouvait en être fier car ce challenge n’était pas gagné d’avance.
A partir de 2007, il entame une autre carrière, celle d’écrivain. Pour notre plus grand bonheur,
il nous fait partager sa vie. Et avec Vincent on partage tout, les évènements, heureux ou malheureux, ses émotions, la vie quoi…Vincent était un perpétuel amoureux… amoureux de la vie, amoureux des gens auxquels, souvent, il ne savait rien refuser. C’était peut-être là son seul défaut.
Comme l’a écrit Serge Boichot, Vincent fut une source d’admiration et d’inspiration.
Oui Vincent, nous nous inspirerons toujours de ton modèle de vie.
L’Aéroclub Alpin te doit une reconnaissance infinie. Ce n’est pas un adieu, Vincent. Tu resteras gravé dans nos mémoires et surtout dans nos coeurs. Tous ses membres s’associent à ta douleur, Uta, à celle de tes filles et de tes proches.