Un peu de détente : L’entraînement au simulateur.
Après avoir abandonné mes galons, pendant 6 ans j’ai participé à la définition et à la mise au point des premiers simulateurs que fabriquait Sogitec, pour Dassault. Ancien militaire, ancien pilote, je suis un des plus âgés de l’équipe, un des plus écoutés aussi car je fais beaucoup de briefings et de formation générale sur des sujets aéronautiques, nouveaux pour la plupart de mes collègues.
Sur notre premier simulateur capable de ravitaillement en vol, l’ingénieur chef de projet, non pilote, « enquillait les doigts dans le nez ». Ancien des F-100 et qualifié au ravitaillement, j’avais beaucoup de mal à réussir l’exercice et je lui demandais souvent de modifier les gains dans les commandes de vol et dans la corrélation avec la visu, pour essayer de retrouver des sensations connues. Un jour où le ton avait commencé à monter, avec toute la délicatesse dont peut être capable un ancien militaire je lui ai dit :
– la différence entre ton simu et un avion est comparable à celle qui doit exister entre une poupée gonflable et la plus belle fille du monde, celle qui compte pour toi.
Il m’a répondu :
– prouve moi ce que tu viens de dire.
A ma grande honte, je n’ai pas pu trouver d’arguments précis. Tous mes camarades pilotes appelés à la rescousse avaient une bonne expérience des avions, des simulateurs, et des plus belles filles du monde. Aucun n’a pu, su ou voulu, me renseigner sur les poupées gonflables…