Ma première nav solo…récits des membres du club ! #3

Dans la série « première nav solo » , Jean-François,  l’instigateur involontaire de cette rubrique , nous raconte son vol ! Après St Flour, découvrons Valence, par une météo guère plus engageante…

« En ce jour de grâce du 13 Janvier 2022, un élève d’une excellentissime pilote instructeur(e) de l’ACA ( Sidonie, ndlr) est autorisé au départ de sa première nav solo…

LFLU, me voilà…

Enfin, après un briefing d’une heure et demi et un bon coup de stress quand à ma consommation en l’air, je pars serein avec le plein… (Oui, une heure et demi de briefing…! C’est parce que je le vaux bien…)

Ma première partie est plutôt agréable. Ma béatitude est encore plus grande à l’approche du sud du Massif du Vercors qui me prévient que les choses vont se gâter. Effectivement, Die est légèrement embrumé. A la radio, un pilote qui vient de décoller du Versoud (Grenoble pour les nouveaux) annonce qu’il va faire demi-tour. Le SIV de Lyon lui avait annoncé un « Overcast » sur sa destination.

Je vois dans ma ligne de mire un joli manteau blanc… Mais il n’était pas posé sur la montagne ! Il avait été oublié par le vent dans la vallée du Rhône. Donc, décision à prendre…

Je demande la situation à Lyon. Pour eux, c’est praticable. Mais ils n’ont pas de jumelles qui portent aussi loin… Je passe donc avec Valence-Chabeuil qui me donne un plafond à 2000ft. Ça tombe bien, le tour de piste est à 1500 (lol).

J’ai la barre rocheuse dessous, et Chabeuil se dévoile. Un trou. Il est assez large pour y faire une descente en sécurité… Je me dis que si j’ai loupé le point tournant, je n’ai qu’à stopper la descente et remonter dans le même temps. Donc j’annonce que je prends le trou à la radio avec Lyon et repasse avec LFLU dans la foulée pour leur annoncer mon arrivée. La couche est passée mais la piste n’est pas encore visible. Sachant que j’avais Chabeuil au sud de ma position, l’aérodrome n’était pas loin. J’ai la fâcheuse habitude de m’attendre à être sur l’objectif plus rapidement que je ne le suis réellement. Défaut du pilote sur simulateur je pense. On met pause, on accélère le temps et on reprend… Là, c’est la vraie vie. Celle que l’on apprécie et qui nous rappelle que le temps est très subjectif. Surtout lorsqu’on est entrain de s’envoyer en l’air…

La vent-arrière et le posé-pas-cassé ! Même le PAPI m’a dit que c’était bon ! Alors j’ai suivi ses dires…

Là, maintenant, petit passage au comptoir et aux toilettes ; il faut bien comprendre que même si on passe dans un trou plus gros que celui d’une souris (adepte du rugby vous me comprendrez), on transpire quand même.

Voilà ma première étape finalisée ! Ha bah oui, il faut rentrer. D’ailleurs, si du dessus, on ne voit pas le sol, de dessous, le ciel est quand même bleu !

Alignement et décollage sur invitation personnelle de la tour (ça claque quand même…).

Reprise de la nav en direction d’Aubenasson. Plus on monte, moins on voit le sol… Pas Glop, Pas Glop !

Mais les temps de reports bien pris, le directionnel et le compas bien synchronisés. Et Aubenasson se devine. Oui, parce qu’il y a toujours ce voile translucide entre mon avion et le sol.

Reste plus qu’à reprendre ma route en direction de LFNA. Tranquillement, en appréciant le bleu du ciel et la vue des massifs qui reprennent leurs vraies couleurs.

Re-vent-arrière, et de nouveau un posé-pas-cassé… J’aime bien cette finale. Courte mais suffisante !

Bon, après, c’est un débriefing. Tout aussi long que celui de départ ! C’est que je dois bien aimer parler ! Ou alors que j’ai beaucoup apprécié me retrouver seul pour la première fois dans un environnement que mon instructeur(e) m’a autorisé à aller côtoyer ! Bref je parle je parle…

Mais, on est bien mieux en l’air ! »

 

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